18 novembre 2022
Patrimoine
L’Agglo valorise le petit patrimoine de ses communes en apportant son soutien financier dans les démarches de restauration.
Elle subventionne chaque projet à hauteur de 50% du montant des travaux avec une aide plafonnée à hauteur de 5000€ ou de 10 000€ à titre exceptionnel.
Retour en images sur la restauration en cours de l’œuvre « Saint Vincent de Paul » d’après une œuvre originale de Nicolas André Monsiau datant du 19ème siècle.
Ce tableau, exposé dans la sacristie de l’église de Bessan, représente le portrait en pied de Saint Vincent de Paul, portant un bébé dans ses bras et trouvant au sol un enfant abandonné.
Véronique Dauphin, en charge de la restauration, utilise non seulement des procédés de nettoyage non agressifs pour les œuvres mais également qui protègent l’environnement.
Un travail en plusieurs étapes
Véronique Dauphin a commencé par un travail de décrassage de la toile pour laisser apparaître les nombreux travaux à entreprendre.
La toile trop oxydée, offrant très peu de résistance à la pression (déchirures simples et complexes) et aux tractions (bords de clouages affaiblis) va subir des greffes de tissus.
Après ces interventions, il sera important de remettre en tension la toile sur un châssis tenseur neuf.
« Sur le plan esthétique, les lacunes seront comblées à l’aide d’un mastic blanc et ragréés afin d’obtenir un bel effet de planéité. La réintégration chromatique des lacunes et des usures contribuera encore à améliorer la lecture de l’œuvre, détaille Véronique Dauphin. Enfin, un vernis final protégera la peinture tout en redonnant leur saturation aux couleurs. »
Un travail colossal qui va permettre d’offrir au tableau une seconde jeunesse mais qui n’inquiète pas la restauratrice. « Je vous remercie pour ce tableau, car je vais me régaler. J’ai beaucoup de chance de travailler sur ce support. Cela va me prendre du temps, surtout qu’il faut tenir compte du taux d’humidité, mais c’est un réel plaisir de le restaurer. »
Lors de la première phase de nettoyage, une belle découverte a été faite par Véronique Dauphin, en retirant des dépôts, une signature et une date sont apparues sur le côté gauche du tableau, mais n’ont pas encore été analysées.
Un nettoyage éco-responsable
La restauratrice Biterroise porte une attention particulière au respect des normes en vigueur dans la protection de l’environnement, notamment quand il s’agit d’utiliser des solvants toxiques.
« Ils sont de moins en moins utilisés au sein de nos ateliers, explique-t-elle. Je privilégie des gels à base d’eau. Une technique de nettoyage et d’allègement de vernis non toxique, biodégradable et respectueuse des œuvres. »
Les formations suivies à l’Institut National du Patrimoine lui ont permis d’aborder ces procédés et de les intégrer à ses pratiques de nettoyage. « Les méthodes de nettoyage classiques à base de solvants se sont souvent avérées trop agressives pour les œuvres, nocives pour la santé des restaurateurs et pour l’environnement. »
Les recherches approfondies par les chimistes-restaurateurs (M. Richard Wolbers, professeur associé, coordinateur de la section scientifique et restaurateur de peintures à l’Université du Delaware aux États-Unis) ont abouti à une méthode à base d’émulsions aqueuses.
Ces procédés sont aujourd’hui enseignés à l’Institut National du Patrimoine et adoptées par les laboratoires de restauration des plus grands musées internationaux.
Le coût de l’opération
Cette opération de restauration est le fruit d’une collaboration entre la commune de Bessan et l’Agglo.
Pour redonner ses lettres de noblesse à cette toile, l’Agglo a participé via une subvention de 2 057 € HT sur un coût total de 4 114 € HT.
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