26 août 2022
Agriculture
Rencontre avec Marcel Comarriu de la Cigalière à Aumes. Avec Anne-Marie sa femme, ils produisent de l’huile essentielle de lavandin et toutes sortes de produits à base de lavandin cultivé dans les garrigues d’Aumes et également de la truffe noire.
Depuis une quinzaine d’années, Marcel Comarriu cultive un terrain en plein garrigue car pour lui « c’est l’une des meilleures façons de s’intégrer dans un nouveau territoire ».
Profondément ancré dans la culture du Sud, ce marseillais de naissance, aux origines multiples (Corse, Italie, Espagne) a planté des essences méditerranéennes : oliviers, chênes vert, truffiers, plants de lavandin.
Après une carrière dans le bâtiment comme carreleur et parallèlement à son travail actuel au lycée Jean Moulin à Pézenas, Marcel Comarriu produit de l’huile essentielle de lavandin et de la truffe noire.
Passionné de garrigue, il a recréé un environnement naturel où s’associe la culture de la terre et l’esthétisme. « J’ai acheté un terrain, puis avec le soutien de ma femme et quelques amis, nous avons planté sur 5ha des lavandins au pied des truffiers pour faire de l’ombre et aider au développement de la truffe, mais également pour le côté esthétique le lavandin apporte de la couleur. Nous avons aussi des chênes truffiers, de la lavande lavandin, des oliviers et un peu de safran », détaille Marcel Comarriu. Aucun traitement chimique n’est utilisé sur ses parcelles et l’herbe est arrachée à la main.
Au départ, il cultivait pour le plaisir. C’est quand il voyait en fin de saison les lavandins flétrir qu’il a réfléchit à un moyen de valoriser sa récolte. C’est alors que le côté commerçant de la famille est ressorti.
Une gamme autour du lavandin
« Depuis 10 ans, nous commercialisons de l’huile essentielle de lavandin. Pour mieux comprendre, le lavandin est un hybride entre la lavande vrai, qui pousse à 800m d’altitude sur les plateaux de la Haute Provence ou même dans l’Hérault sur le Mont Saint-Baudille, et l’aspic qui est la lavande naturelle sauvage comme on en trouve dans les garrigues. Cet hybride naturel entre les deux lavandes a donné naissance au lavandin qui pousse partout aussi bien en altitude qu’en plaine », explique Marcel Comarriu.La récolte du lavandin s’effectue une fois par an. « Lorsqu’elle est à terme au niveau de la floraison, vers la mi-juillet, la lavande est coupée manuellement, à la faucille, au plus chaud de la journée car c’est à ce moment-là que 90 à 95% de l’huile essentielle contenue dans les feuilles et les tiges remonte dans les fleurs », ajoute Marcel Comarriu.
Une fois ramassée, elle est transformée à l’Hospitalet-du-Larzac (Aveyron) à la distillerie de M. Eric Darley. En moyenne, entre 10 et 12 litres d’huile essentielle sont produits chaque année.
La Cigalière commercialise des flacons de 10 et 20ml mais également une gamme de produits composée de diffuseurs, de savons et de petits sachets de lavandin.
Les vertus de l’huile essentielle de lavandin sont presque infinies, le panel est très large. Cela part de la simple piqûre de moustique ou guêpes, une petite goutte vous soulagera instantanément. C’est aussi un très bon répulsif et un très bon remède pour soulager les migraines, réguler son sommeil, réduire le stress, améliorer la cicatrisation des égratignures, et diminuer les douleurs après un mauvais coup. « Si vous faites un sport de nature ou un métier manuel, pensez à avoir une fiole d’huile essentielle de lavandin à votre portée », conseille Marcel Comarriu.
Pour se faire connaître, Marcel et Anne Marie participent à quelques marchés artisanaux et de Noël, le bouche à oreille fonctionne bien et l’essentiel des ventes s’effectue directement à la maison. Pour le couple il est important de favoriser le circuit-court : « C’est beaucoup plus sympathique pour nous de rencontrer directement le client et d’échanger avec lui sur nos produits. J’aime faire partager mon vécu et conseiller, je trouve que cela valorise le produit. Et comme je ne suis pas timide ça aide. Si des personnes souhaitent visiter mes terres je les emmène avec grand plaisir ».
L’espoir de la récolte de la truffe
La commune d’Aumes s’étend sur près de 750 hectares, dont 30 hectares sont consacrés à la culture de truffiers.
Avec les conditions climatiques qui évoluent, la sécheresse pesante, Marcel Comarriu est tout le temps sur ces terres. « L’été, l’arrosage me prend beaucoup de temps et d’énergie. Je dois contrôler les arrosages, contrôler si les plantations ont besoin d’eau… Je ne peux pas partir trop loin en vacances, c’est un travail à plein temps. Car si vous ne mettez l’eau quand il faut, la truffe meurt. Cela ne demande pas trop d’eau mais elle doit être distribué au bon moment », précise-t-il. Pour cela, il utilise une sonde enterrée reliée à une prise qu’il connecte à un boîtier qui mesure l’eau qui est dans le sol.
La truffe est un produit qu’il affectionne particulièrement. « Le meilleur pour la truffe, c’est le moment de la cueillette un peu comme le temps des champignons » ajoute le producteur. Au mois de décembre, c’est un plaisir de venir ramasser la récolte avec mon chien et mes amis. On gratte et c’est la découverte. Quand on sort des truffes c’est le plaisir du travail récompensé qui me vient en premier et non pas la vente du produit. Même si je suis un commerçant dans l’âme, nous savons très bien que ce produit est prisé et qu’il sera rapidement acheté par des restaurants ou des épiceries fines avec qui je travaille ».
En attendant le temps de la récolte, venez visiter et rencontrer avec nos producteurs locaux de la Cigalière.
Informations pratiques :
- LA CIGALIÈRE – 5 bis chemin de St-Martin 34530 AUMES
- Courriel : marcel.comarriu@wanadoo.fr
- Téléphone : 06 76 08 32 19