01 mars 2022
Archéologie
Durant trois semaines, des fouilles subaquatiques ont été organisées dans le fleuve Hérault, aux abords du chemin de la motte à Agde.
Une équipe composée de chercheurs, de bénévoles, de membres de l’association Ibis d’Agde, d’archéologues et de formateurs en plongée a fouillé le site à 6 mètres de profondeurs dans une eau à 8 degrés.
Thibault Lachenal et son équipe se sont attelés à mettre au jour et comprendre toute l’organisation des vestiges retrouvés dans le fleuve. Parmi le mobilier découvert : des poteries de couleur noire et plusieurs objets en bronze, dont des bracelets, un bouton, des épingles et quelques ossements de faune.
Des fouilles sur 800m²
Cette onzième campagne de fouilles a permis de mettre en évidence la richesse du site sur une surface totale de près de 800 m².
En effet, le mobilier retrouvé immergé est très bien conservé grâce aux limons du fleuve. Prochainement, les objets vont être traités, étudiés, dessinés au laboratoire « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes » à Montpellier, puis un rapport sera rédigé pour le service régional d’archéologie avant leur restauration. Après études, certains objets pourraient être exposés au musée de l’Éphèbe à Agde.
L’Agglo Hérault Méditerranée a subventionné à hauteur de 4 000 euros les travaux de fouille ce site archéologique unique sur notre territoire.
Retour sur ce site riche en découvertes
Le site de la Motte correspond à un habitat de l’âge du Bronze ennoyé dans le lit mineur de l’Hérault. Il a été découvert en 2002 par l’association Ibis à l’occasion de prospections fluviales, il a fait l’objet d’une première fouille en 2004 sous la direction de Philippe Moyat ayant notamment mis au jour un dépôt de bronzes correspondant à une riche parure féminine. À partir de 2009, de nouvelles campagnes de fouilles se sont déroulées sous la direction de Jean Gascó afin de qualifier la nature du site et d’en étudier les composantes chrono-culturelles. C’est aujourd’hui Thibault Lachenal qui dirige cette fouille programmée.
Le site se caractérise par plus de 500 pieux, organisés en deux alignements, matérialisant les limites de l’installation. Ils sont associés à des vestiges de la vie quotidienne comprenant de nombreuses céramiques, des éléments d’architecture en terre ou des restes de faune consommée. Plusieurs indices montrent aussi la présence d’une activité métallurgique soutenue (moules pour la coulée du métal). Des ensembles d’objets en bronze, dont une exceptionnelle parure de plus de 330 pièces interprétées comme un costume cérémoniel individuel à connotation féminine, ont également été déposés par les habitants sur les berges du site. Cet objet est aujourd’hui exposé au musée de l’Éphèbe à Agde.
La fouille apporte aussi de précieuses informations, inconnues ou très rarement réunies en milieu terrestre (conservation exceptionnelle des végétaux et des insectes) et illustre la vie quotidienne des populations agathoises du Ier millénaire avant J.-C. Sur le plan culturel, le site permet d’illustrer la formation et l’évolution d’un faciès de la culture de Mailhac jusqu’au début de l’âge du fer grâce à un mobilier très abondant.
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